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10.05.2012
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Le Phénomène de la Simonie dans le Ministère Pastoral

Publié le 06/08/2015 à 13:17 par revmbamstephane Tags : simonie ministère pasteur église vie roman chez enfants société divers dieu cadre femmes voiture pouvoir

 

 

Le phénomène de la simonie dans le ministère pastoral.

(Exposé fait à Métet, le 20 juin 2015, lors de la 2è Retraite Spirituelle Nationale                                                                    des Pasteurs de l’Eglise Presbytérienne Camerounaise)

Je remercie le comité d’organisation de la présente retraite spirituelle, pour la marque de confiance à l’endroit de ma modeste personne. Le thème général de cette retraite est : « Le Pasteur et la question des finance dans l’Eglise ». A la suite des éminents pasteurs qui ont exposé sur le thème général de la retraite, je nous propose de partager sur Le phénomène de la simonie dans le ministère pastoral. Je tiens à préciser que ce qui est dit ici ne concerne pas que le seul cadre restreint de l’EPC. Il s’agit des observations faites en tant qu’encadreur de jeunes, pasteurs de paroisse, et enseignant (formateur de pasteurs à l’UPAC) Notre entretien tournera autour de trois points essentiels :

1.  Définition des concepts et manifestations du phénomène

2.  Exposé de quelques causes et des conséquences

3.  Exploration de quelques pistes de solution

 

I.            Définition des concepts et manifestations du phénomène

1.1.     Définitions des concepts

a)  Phénomène : Tout fait extérieur qui se manifeste à la connaissance par l’intermédiaire des sens.

C’est également tout ce qui apparait comme remarquable, extraordinaire, voire nouveau.

b)  Simonie : Trafic (achat ou vente) des biens spirituels, des dignités ecclésiastiques.

C’est la vente des sacrements, de services ecclésiaux ou pastoraux. Cette pratique, ce phénomène doit son nom à un certain Simon dit « Le Magicien », qui proposa à un autre Simon (Pierre) de lui acheter son pouvoir de faire des miracles. (cf. Act 8.9-21).

 

c)   Ministère pastoral : De par son étymologie, le concept de ministère pastoral renvoie au mistier, donc au métier du pasteur. Il s’agit du ministère du pasteur ;  et par ministère, il faut entendre non pas un poste de commandement, mais une position de service, en tant que le pasteur est serviteur de Dieu, et serviteur du peuple de Dieu.

Le pasteur est en effet simplement un primus inter pares, un premier parmi les semblables. Il a le privilège et la responsabilité de servir les autres, à l’image de Jésus-Christ. Le ministère pastoral, c’est donc l’ensemble des responsabilités qui incombent au pasteur, l’ensemble des services qui sont attendus  de lui à l’égard du peuple de Dieu.

Parler du phénomène de la simonie dans le ministère pastoral reviendra donc à aborder toutes ce mercantilisme qui se développe autour des services que le pasteur doit rendre au peuple de Dieu, tant à l’intérieur d’une communauté paroissiale qu’en dehors.

1.2.     Des Manifestations du phénomène

La simonie se trouve être une pratique fréquente au Moyen Âge et également sous la Renaissance. Par ce procédé, les détenteurs de l'autorité publique i.e. les seigneurs féodaux, les souverains ou les ecclésiastiques vendaient les biens de l'Église et les charges ecclésiastiques contre des espèces sonnantes et trébuchantes. Tous les moyens étaient ainsi exploités pour accroître leur puissance : spéculation sur la peur de l’enfer, extorsion de dons, et vente desacrements. Les charges épiscopales et cléricales furent ainsi l’objet d’un véritable trafic.

Aujourd’hui, la simonie a pris quelques visages que nous pouvons identifier ici :

-     Monnayage des actes pastoraux : l’accomplissement des actes pastoraux est de plus en plus soumis à un commerce délictueux : chez certains, il y a un barème de prix pour le baptême, la confirmation la bénédiction nuptiale, la consécration d’ancien, de diacre ou de pasteur. Et souvent, ce barème varie à la tête du client. Dans certains cas, c’est l’homme de main du pasteur qui, jouant les rabatteurs, se charge de la perception et/ou du recouvrement, et les candidats peuvent être parfois saignés à blanc, pour ne pas voir leur consécration ajournée au motif que l’enveloppe exigée n’est pas complète. 

-     Monnayage des services : il s’agit de la déduction des bénéfices matériels indus à la suite de certains services ordinaires. C’est le cas par exemple des entretiens de cure d’âme, les visites pastorales, et les moments de prière qui sont, dans certains cas, conditionnés par une inscription et le payement d’un certain « billet de session ».

C’est également le cas de tout le commerce des supports de prière, (huiles, parfums, savons, etc.), et des pseudo-prescriptions thérapeutiques qui frisent plus le charlatanisme.  

C’est aussi le cas de toutes les cérémonies de bénédictions de nouvelle voiture, de nouvelle maison, de nouveau bureau, etc. où le demandeur est invité à faire (comme on dit chez les autres) une offrande prophétique…

 

-     Mendicité : nous voulons parler ici de ces visites assidues que certains pasteurs rendent à certaines élites, dont la réputation de générosité est avérée. Il s’agit souvent par ces visites, de créer des occasions de vendre quelques prières. 

 

2.    Exposé de quelques causes et conséquences

2.1.     Quelques causes du phénomène

-     Mauvaise qualité des hommes : il s’agit d’abord de la valeur intrinsèque des hommes impliqués. Dans certains cas, il s’agit de personnes pour qui la notion de dignité est vide. Tout ce qui compte pour ces personnes, c’est l’intérêt, le gain immédiat. Peut importent les moyens ou les procédés utilisés pour y parvenir.

 

-     Mauvaises conditions de vie et pression socioéconomique: le pasteur vit dans la même société que les autres personnes : ses enfants fréquentes les mêmes écoles et collèges du quartier, son épouse fait ses courses dans les mêmes marchés que les autres. Et le pasteur, son épouse, et leurs enfants ont naturellement les mêmes besoins que les autres hommes, femmes, et enfants de la société.

 

Il arrive même souvent que le pasteur soit membre du comité de développement de son village. Et lors d’une réunion de ce comité, il faut récolter des fonds pour réaliser un projet quelconque au village. En tant qu’il est élite, il est attendu du pasteur qu’il dépose sa contribution dans la cagnotte, à coté de la contribution du député, du ministre, du directeur, du proviseur, de X ou Y ressortissant du village. Et le pasteur a honte de ne rien avoir à donner que la prière…

Bien plus, dans certains de nos consistoires, le traitement salarial (si on peut appeler cela ainsi) est tel, que le pasteur est littéralement obligé de tirer le diable par la queue.

 

-     Mauvaise relation à Dieu : En tant que le pasteur est serviteur de Dieu, il devrait dépendre entièrement de Lui. Il devrait lui faire confiance, et s’attendre à Lui et, au besoin exprimer ses revendications devant Lui lorsqu’il a l’impression que le payement de ses droits est retardé, ou qu’il en est frustré.

 

Mais il me semble que l’une des raisons majeures du développement de la simonie est la mauvaise relation à Dieu. En effet, le pasteur semble ne pas savoir qui est son employeur, et il ne lui fait pas confiance. Certains pasteurs pensent pouvoir se débrouiller par des artifices de fémania, pour vivre…

 

2.2.     Quelques conséquences

-     Perte de la respectabilité de l’Eglise : le regard de la société sur l’Eglise est désormais méprisant, parce que l’Eglise a perdu de sa crédibilité. La voix, le discours de l’Eglise est désormais discrédité, et traité sans égards.

 

-     Perte de la respectabilité personnelle : l’institution pastorale est dévoyée. L’individu pasteur est désormais pris pour quantité très négligeable dans la société.

 

-     Abus divers : porte ouverte à tous les abus possibles.

 

3.    Exploration de quelques pistes de solution

 

Ø Retour à Dieu et réarmement moral des pasteurs : il s’agit non pas d’un décret, mais d’un engagement personnel de chacun, à revisiter sa relation avec Dieu, son appel et les fondamentaux de l’exercice de son ministère. Pour quoi suis-je pasteur ? Pour suis-je pasteur ? Comment y suis-je arrivé ?

Quel est le plan de Dieu pour mon ministère ? Quelle est l’appréciation de Dieu son la manière dont j’ai exercé ce ministère jusqu’à présent ? Comment Dieu veut-il que je l’exerce dans la suite ? Que me promet-il dans cet exercice ?

 

Ø Rigueur dans le recrutement : allons-nous continuer à recevoir, et envoyer en formation, et consacrer  le tout venant, pour la simple raison que c’est Dieu qui appelle qui il veut ? Allons-nous garder les portes aussi largement ouvertes à tous ceux qui semblent avoir échoué partout ailleurs ?

Allons-nous pérenniser la fausse conception que tout pasteur est pasteur au même titre ? Allons-nous maintenir la fausse idée que le fait d’être pasteur me rend capable de tout, et je peux par conséquent être nommé indifféremment à n’importe quelle mangeoire de l’Eglise ?

 

Ø Revalorisation et centralisation de la gestion du personnel : l’Eglise peut-elle raisonnablement rester Eglise, et fonctionner à plusieurs vitesses ? Quelle fierté l’Eglise a-t-elle à avoir certains de ses officiers qui ressemblent plus à des clochards ? N’est-il pas temps de penser non seulement la revalorisation, mais aussi la centralisation de la gestion du personnel ?

La Parole de Dieu dit très clairement que l’ouvrier mérite son salaire (Mt 10.10 ; Lc 10.7). Elle demande même de ne pas museler le bœuf lorsqu’il foule le grain (1Co 9.9, 1Tim 5.18). Ce qui laisse aisément supposer qu’il y a ce qu’on peut appeler les avantages liés au poste, les joies du ministère.

Cependant, ces avantages liés au poste, ces joies du ministère devraient être attendus et reçus de Dieu, ou même réclamés à lui au besoin, et non faire l’objet d’un trafic et d’une spéculation mercantile qui frise parfois l’extorsion. Il n’y a pas d’aune pour mesurer et vendre la prière, l’imposition des mains ou une onction quelconque. Le ministère pastoral n’est pas à vendre. Les actes pastoraux ne sont pas à vendre.

 

 

 

Le Point de Vue Biblique sur la Non-Violence

Publié le 02/06/2015 à 12:36 par revmbamstephane Tags : vie moi dieu texte femmes force cameroun homme roman chez belle divers création cadre animaux soi douceur éléments pouvoir

Table-Ronde organisée par le Département des Femmes et Affaires Sociales du CEPCAle 28 juin 2015 à Yaoundé

 

Parler de non-violence est plus qu’un exercice purement intellectuel, qui aboutirait à la production des connaissances théoriques et abstraites. La thématique de la non-violence nous plonge en effet au cœur du magma social dont le bouillonnement laisse échapper parfois une vapeur nauséeuse. A titre d’illustration s’il en était besoin, il ne se passe pas de jour, sans que les médias déversent devant nos yeux et dans nos oreilles, un torrent d’images et de paroles violentes, une déferlante d’images et de paroles de violence. Tellement la violence nous côtoie et nous touche, tant individuellement que collectivement.

Le Cameroun, hier réputé être un pays de paix, a été violé et violenté dans cette réputation-là, et s’est trouvé obligé depuis quelques mois, de mener une guerre d’un autre âge, qui lui a été imposée.

Dans un tel contexte, parler de la non-violence, c’est donc, de notre point de vue, aborder la réalité de la vie de tous les jours. C’est revisiter le champ social et les rapports entretenus par les divers acteurs qui s’y déploient.

Dans le cadre de notre présente intervention qui vise à présenter le point de vue biblique sur la non-violence, cela nous impose de clarifier d’entrée de jeu la question de la violence dans la Bible. Nous allons donc sommairement définir la violence et exposer ses racines ; ensuite, nous aborderons sa structure et sa/ses manifestations.

Dans un second temps, nous allons aborder la non-violence comme exigence biblique. Cela nous amènera à nous intéresser à quelques principes bibliques fondateurs de la non-violence. Il s’agit notamment de la (re)connaissance de soi et de l’autre, de l’amour, du pardon, de la patience, etc.

I.            De la Violence dans la Bible

Dès les premières pages de la Bible, l’on est confronté à la question de la violence et du mal. Quelle est la terminologie biblique pour dire la violence ? D’où vient-elle ? Comment se manifeste-t-elle ?

1.1       Quelques termes bibliques pour dire la violence :

Dans la langue française, le terme violence renvoie à l’idée de force brutale exercée contre quelqu’un. C’est la contrainte physique ou morale exercée de manière illégitime ; c’est la brutalité de caractère et ou d’expression.

Ce concept (violence)est assez récurrent dans le texte biblique. De la Genèse à l’Apocalypse en effet, il apparait quelques 93 fois dans la Bible en Français (LS). Et dans le texte en hébreux (AT), le concept le plus couramment utilisé est Hamas, qui peut s’appliquer aux éléments naturels tels que le vent, le tremblement de terre, etc. (Ex 19:18 ; Es 11:15). Mais généralement, le terme hamas s’applique aux actes humains de malfaisance (injustice ou oppression sociale) lorsque l’homme s’attaque à l’ordre des choses établi par Dieu :

-     En commettant le mal, la méchanceté, l’injustice (Ge 6:11,13 ; 2S 22:3 ; Ps 7:17 ; Pr 4:17 ; Es 53:9 ; Mi 6:12 ; Mal 2:16) ;

-     En usant de la force de l’intimidation (Ge 19:9 ; Lé 19:13 ; Es 7:8) ou de la brutalité (Jug 4:3; 9:24 ; Esd 4:23 ; Ec 4:1 ; Es 28:2) ou des instruments qu’il a forgés (Ge 49:5).

-     Se faire violence, c’est s’imposer une attitude contraire à celle que l’on aurait spontanément (1S 13:12).

La Bible utilise aussi l’expression « faire violence à quelqu’un » comme synonyme de violer, brutaliser (De 22:25,28 ; Jug 20:5 ; 2S 13:14 ; Ez 22:10). Dans la LXX (AT traduit en grec), ce terme est souvent rendu (Gn 6.11) par le mot adikia, qui signifie simplement péché, action mauvaise, mal, injustice.

Dans le Nouveau Testament, les termes grecs principaux pour violence sont le substantif bia, le verbe biazomai(violenter, faire violence) et l’adjectif biastès(violent, brutal etc.). Le nom bia  apparaît dans Ac 5:26; 21:35; 24:7 où il désigne une menace pour la vie même. Dans Ac 27:41, la violence de la mer disloque la poupe d’un bateau. Dans l’Apocalypse, Babylone est précipitée avec violence (Ap 18:21).

1.2       Des racines (origines) de la violence

Du point de vue biblique, la violence s’origine dans la rupture de la relation avec Dieu. Pour la Genèse en effet, la violence humaine est le résultat de la chute. C’est lorsque l’homme et sa femme ont rompu la relation avec Dieu en Gn 3 que la violence est entrée en scène (Gn 4). C’est dans ce sens de la condition de celui qui vit ayant mis Dieu entre parenthèses dans sa vie, que l’on peut percevoir les crimes commis par Caïn, (Ge 4:8), et par Lémek, (Ge 4:23).

La violence nait en effet du choix fait d’écouter la bête (l’animal) plutôt que de la dominer, avec toute la création selon la recommandation de Dieu. Dès lors, le violent apparait comme « l’homme animalisé », donc déshumanisé. Si en Gn 2, l’Homme nomme les animaux et, ce faisant, ne trouvent parmi eux aucun vis-à-vis valable, il importe de noter qu’en Gn 3, le même Homme trouvent en le serpent (la bête) un vis-à-vis avec qui s’entretenir...

Et en Ex 32.4, les hommes passent à une autre étape de l’animalisation : ils ne dominent pas les animaux, ils ne dialoguent même pas avec eux, mais ils en adorent l’image donc, ils se situent en infériorité…

Au temps de Noé, la terre était pleine de violence (Ge 6:11,13) ce qui incita Dieu à envoyer la submerger par le déluge. La violence reprit de plus belle après le déluge, elle constitua toujours l’un des péchés humains fondamentaux que Dieu ne manque pas de punir. Des nations aussi peuvent pratiquer la violence (Jér 51:35,46 ; Ez 7:23; 12:19 ; Ab 1:10 ; Ha 1:9; 2:8,17). Am 6:3 parle du « règne de la violence ».

1.3       Les manifestations de la violence

Nous avons relevé ci-dessus que la violence s’origine dans la rupture. Mais nous pouvons encore mieux dire qu’elle se manifeste par une triple rupture :

-     Rupture avec Dieu ;

-     Rupture avec soi-même ;

-     Rupture avec autrui ;

-     Rupture avec la création ;

 

II.          De la Non-violence

 L’on pourrait définir la non-violence de manière triviale et erronée, comme étant l’absence de violence. Mais cette définition est réductrice. Elle assimile la non-violence à une attitude passive et quelques peu résignée. Du point de vue biblique, la non-violence peut plutôt se percevoir comme une attitude active et engagée, visant à répondre constructivement à la violence sans utiliser la force brute (animale). Cette attitude obéit à quelques principes :

2.1. La (re)connaissance

La Bible présente l’Homme comme ayant été créé Imago Dei (à l’image de Dieu), selon Gn 1.26-27. Et l’attitude non-violente commence par la (re)connaissance de soi comme créature, donc comme être non indépendant qui serait sorti ex nihilo. Se (re)connaître comme Imago Dei, c’est se mettre et se maintenir sous la dépendance de et en relation avec Dieu Auteur de la vie, et à qui l’on doit des comptes.

La non-violence du point de vue biblique passe aussi par et implique la reconnaissance de l’autre comme Imago Dei. Quelle que soit la couleur de sa peau, son origine sociologique, son rang social, sa religion, etc. l’être humain en face de moi est en effet, non seulement un autre moi, mais également un moi autre. Il est un autre moi, parce que créé à l’image de Dieu comme moi. Il est mon semblable, mon prochain, mon vis-à-vis et celui dont le visage répond au mien. Il est également un moi autre, en ce sens qu’il est mon semblable, certes. Mais il est différent, distinct de moi. Il a le droit d’être, de penser, de sentir, d’agir différemment de moi en tant qu’il est singulier devant Dieu.

La non-violence du point de vue biblique (chrétien) implique que je reconnaisse à l’autre le droit d’être lui-même, en même temps semblable et différent de moi, que je lui reconnaisse le droit d’avoir de Dieu son expérience personnelle et particulière.

2.2. L’Amour

Reconnaître l’autre comme étant créé Imago Dei implique que je l’aime et le respecte comme tel. L’amour tient en effet une place de choix dans la stratégie non-violente du point de vue biblique.

L’Ecriture Sainte nous recommande en effet d’aimer notre prochain (notre semblable, c’est-à-dire l’autre Imago Dei) comme nous-mêmes (Mt 19.19 ; 22.39 ; Mc 12.31 ; Lc 10.27 ; etc.) Et Jésus-Christ notre Seigneur va plus loin, lorsqu’il nous conseille de faire pour les autres ce que nous souhaiterions qu’ils fassent pour nous (MT 7.12 ; Lc 6.31).

C’est dire que si, en tant qu’image de Dieu, je me reconnais digne d’amour et de respect, je dois respecter les autres tant dans leur intégrité physique et morale que spirituelle. Si je me reconnais digne d’affection et de douceur, l’autre en est également digne en tant qu’il est créé à l’image du même Dieu que moi.

De même que je m’estime digne d’écoute, l’autre en est également digne, et sa personne et sa parole doivent être respectées, même si ses opinions sont différentes des miennes, et me sont désagréables.

En effet, il ne s’agit pas seulement d’aimer ceux qui semblent aimables, mais d’aimer même les ennemis (Mt 5.43-44 ; Lc 6.27). Il s’agit ici d’une attitude active qui aboutit à une bienveillance traduite par des actes concrets.

2.3. La Patience et le Pardon

La violence vient parfois de l’impatience et du manque de pardon. Nous en trouvons une belle illustration en Mt 18.21ss. Dès ce verset (21), nous voyons transparaître dans la question un esprit mathématique chez Pierre : combien de fois, demande-t-il ? Ce qui trahit une certaine impatience. Il est peut-être disposé à pardonner, mais jusqu’à un certain seuil seulement, pas au-delà d’un certain nombre de fois.

Et la parabole qui suit dans ce texte montre justement, non seulement la nécessité de patienter, mais également celle de pardonner. Sans force de pardonner, sans patience de pardonner, la non-violence n’est pas possible, du point de vue biblique. Sans patience et sans pardon, l’Homme écoute et obéit à la bête, plutôt que de la dominer. Il laisse alors agir la force brute qui se dégage à travers sa colère. Or l’Ecriture dit que « la colère de l’homme n’accomplit pas la justice de Dieu » (Jq 1.20)

Le pardon en tant que principe de la non-violence du point de vue biblique s’adosse sur l’enseignement de Jésus-Christ qui nous apprend à prier que Dieu nous pardonne, car (Lc 11.4)/comme (Mt 6.12) nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensé. Et lui-même se positionne en tant que Modèle parfait du pardon, lorsque, du haut de sa croix, il prie disant « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font… » Lc 23.34.

Pour ne pas conclure,

Parler du point de vue biblique sur la non-violence nous a exigé comme devoir préliminaire, d’aborder la question de la violence. Cette dernière apparait comme une réalité qui fait partie permanente du quotidien de l’homme. Nous avons définit celle-ci comme étant tout acte de rupture de la relation avec Dieu, laquelle rupture se traduit par toute injustice sociale et toutes formes d’oppressions que trahissent un abus de pouvoir. La non-violence comme réponse à la violence doit, du point de vue biblique, intégrer constructivement les notions de connaissance et de reconnaissance de soi et de l’autre, l’amour actif et patient de l’autre en tant qu’il est créé Imago Dei, et la patience et le pardon.

Va avec cette force que tu as, car le Seigneur est avec toi.

Publié le 26/02/2015 à 13:17 par revmbamstephane Tags : Cameroun force jeunesse Dieu confiance

Juges 6.1-17 

         Introduction

La célébration de cette 49è édition de la Fête Nationale de la Jeunesse se situe dans un contexte particulier. Depuis quelques mois en effet, le Cameroun a été violé dans son intime statut traditionnel de pays de paix, et de pays en paix, à cause des attaques sauvages et récurrentes d’un autre âge, perpétrées par des bandes armées. D’où le thème officiel retenu pour cette année à savoir : Jeunesse et préservation de la paix pour un Cameroun émergeant.

Dans un tel contexte où la paix et la sécurité sont sérieusement mises à mal, et où l’atmosphère est prégnante d’inquiétudes liées parfois aux questions existentielles ordinaires, vous imaginez aisément la délicatesse de la tâche qui est la mienne ce soir.

Je voudrais cependant dire ici ma reconnaissance au Conseil des Eglises Protestantes du Cameroun qui a placé en ma modeste personne une telle confiance, en me chargeant de  la responsabilité parler ce soir de la part de Dieu.

   Nous venons de lire ensemble un extrait de texte des Saintes Ecritures dont il nous faut tirer quelques enseignements et exhortations à adresser à la jeunesse, aux églises, aux forces de sécurité et de défense, voire à la Nation camerounaise toute entière, sans prétention.

La lecture du livre des Juges rappelle assez étrangement l’histoire du continent africain dans le contexte postcolonial.  Cette histoire est en effet marquée par des coups d’éclat perpétrés par des prétendus hommes forts d’ici ou d’ailleurs, qui installent et entretiennent le continent dans l’insécurité et l’instabilité. Et c’est dans ce contexte d’instabilité, d’insécurité interne et de menace externe qu’intervient un jeune homme appelé Gédéon.

Je vous encourage à lire l’entièreté de cette histoire qui couvre les chapitres 6 à 8 de ce livre des Juges. Mais pour ce soir, nous nous sommes intéressés aux 17 premiers versets du chapitre 6, et notre entretien s’articulera sur les trois points suivants :

Ø La situation du peuple

Ø L’intervention de Dieu en faveur de son peuple,

Ø La responsabilité du jeune Gédéon

Ces trois points sont ramassés dans l’exhortation suivante : Va avec cette force que tu as, car le Seigneur est avec toi.

 

I. La Situation/Contexte du peuple de Dieu

Le livre des Juges nous situe entre le XIIè et le XIè siècle av. JC. Israël est alors un peuple hétérogène dont l’unité dépend essentiellement des expériences communes, et de la dévotion à Dieu. Et les Juges (de l’hébreu Shôphetîm ou kritès) dont il est question dans le livre sont moins des juristes, des justiciers, ou des législateurs. Ce sont davantage des décideurs, des héros, voire des libérateurs…

Israël est en effet dans une situation difficile, qui nécessite une intervention divine, au-delà de la bravoure humaine. Le peuple, comme il en avait l’habitude, avait encore fait ce qui est mal aux yeux de Dieu, et Dieu les avait livrés entre les mains de Madian (pendant sept ans 6.1). La gravité de la situation d’Israël est sommairement décrite ici au v. 11: le texte dit qu’un jeune homme appelé Gédéon bat le blé dans un pressoir.

En temps ordinaires, le pressoir est un endroit aménagé pour l’extraction du vin ou de l’huile, tandis que le blé et les autres céréales sont battus sur une aire ouverte et exposée au vent, facilement visible de loin ; et presser l’huile ou le vin et battre le blé sont des travaux qui se font généralement dans une atmosphère de joie, la joie de la récolte.

Mais ici, à cause de la menace que représentent les razzias madianites, Gédéon est obligé d’improviser une aire de fortune, pour sauver probablement la seule pitance qui reste à sa famille.

Madian, la nébuleuse terroriste d’alors, est un peuple de nomades qui écume sans pitié tout le nord de la Palestine et la Transjordanie. Les Madianites sont descendants d’Abraham par Qetoura, l’une des ses concubine répudiées. Ils semblent donc avoir quelques récriminations et des comptent personnels à régler à Israël. C’est pourquoi il est clairement dit dans le texte (vv 3-5) que Madian venait dans le pays pour le ravager, telle une invasion de sauterelles impitoyables qui détruisent tout sur leur passage. D’où l’empressement avec lequel Gédéon bat son blé le cœur serré, dans la crainte d’être découvert et surpris.

Il apparait que dans notre vie personnelle, dans le cercle familial, dans la vie de l’Eglise ou de la Nation, des situations difficiles nous prennent parfois à contre-pied. Il peut alors en résulter que ces situations nous tétanisent et nous pétrifient, nous faisant sombrer dans le défaitisme et la résignation…

Etudiants, étudiantes, jeunes camerounais de tous les bords, FSD du Cameroun, ne désespère pas, ne te résigne pas. Va. Va avec cette force que tu as…

Mais il arrive aussi que les difficultés de la vie nous perdent dans un activisme maladif et maladroit. Nous échafaudons alors des plans qui ne sont pas toujours les meilleurs, cédant parfois aux vendeurs d’illusions. Et Dieu sait s’il en existe. Les milieux scolaires et universitaires sont d’ailleurs des terrains de prédilection pour ces recruteurs qui font de la misère des autres leur fond de commerce.

La démarche de Gédéon ici traduit la quête permanente de solutions humaines qui, hélas, ne peuvent souvent être que partielles et dérisoires, entendu que notre focalisation sur les circonstances nous rend parfois incapables de voir l’intervention de Dieu et de coopérer avec Lui en conséquence. Tant que Dieu n’est pas entré en scène et en première ligne de nos plans, même les plus savants peuvent rester fragiles. Les fins stratèges et les tacticiens les plus rusés s’avèrent inefficaces sans la grâce de Dieu.

 

II.        L’Intervention de Dieu

C’est pendant que Gédéon bat le blé dans son aire de fortune que l’ange du Seigneur lui apparaît (v.12), et s’adresse à lui en des termes quelque peu étranges : « Le Seigneur est avec toi, vaillant héro », lui dit l’ange. Paroles graves dans un contexte comme celui de Gédéon, si elles venaient à tomber dans les oreilles des Madianites. Paroles difficilement acceptables pour Gédéon, au regard des circonstances actuellement visibles. Et la réponse de ce jeune homme à l’ange va dans ce sens.  Pour lui en effet et contrairement à ce que semble dire l’ange, le Seigneur n’est plus avec eux, et il en veut pour preuve, les malheurs qui leur arrivent. En d’autres termes, si le Seigneur était encore avec eux, rien de fâcheux ne leur serait arrivé, et surtout pas l’oppression madianite. Le Seigneur les aurait délaissés, affirme-t-il (v.13).

Dans cette tentative d’explication par Gédéon du malheur qui leur arrive, nous voyons quelques racines de l’évangile de la prospérité. Cette hérésie des temps modernes qui prétend que celui qui est avec Dieu ne peut pas connaître le malheur… Selon les tenants de cette doctrine, un chrétien ne peut être malade ; il ne peut échouer aux examens, bref, il ne peut avoir de problème, parce que disent-ils, « la souffrance ne fait pas partie du plan de Dieu »…

Le Seigneur, Dieu de l’évangile ne nous a pas promis une vie sans problèmes ici sur cette terre. Au contraire, il nous dit que les problèmes et les difficultés, nous en aurons beaucoup, parfois pour la simple raison que nous sommes à lui. Et pour avoir été étudiants dans cette UYI, je sais que quelques uns parmi vous peuvent avoir certaines difficultés pour le simple fait qu’ils veulent vivre honnêtement leur foi chrétienne, parce qu’ils refusent d’appartenir à X ou Y cercles, dans la logique du parrainage en vogue. A chacun d’eux, je dis encore : Va avec cette force que tu as, car le Seigneur est avec toi.

Dans toutes nos difficultés en effet, le Seigneur est avec nous. Il a été avec le peuple d’Israël dans le passé, comme le témoigne les versets 8-10. C’est Lui qui les a fait sortir du pays de l’esclavage, et qui les a établis dans ce pays où ils sont actuellement.

Le Seigneur Dieu a certainement les regards portés sur ce pays le Cameroun, et sur chacun de nous. Il a été avec nous depuis toujours, même lorsque nous avons décidé de modifier le préambule de notre Loi Fondamentale pour supprimer la mention qui plaçait le Cameroun sous la protection de Dieu.

Etudiants et étudiants, le Seigneur a été avec vous pendant votre cursus scolaire et vous a permis de franchir le seuil de la porte de la prestigieuse institution où nul n’entre s’il n’est géomètre. Il va certainement vous accompagner dans la suite de votre cursus académique et professionnel. Mais il engage la responsabilité personnelle de chacun, et notre responsabilité collective.

 

III.     La Responsabilité du jeune Gédéon

Il convient bien de relever que l’ange du Seigneur s’adresse à Gédéon personnellement : « Le Seigneur est avec toi… », lui dit-il. Mais Gédéon continue à se cacher derrière un nous,qui lui permet de se dérober de sa responsabilité personnelle. Il n’ose pas s’assumer et assumer. Il a encore les yeux braqués sur les circonstances aveuglantes actuelles, tandis que Dieu parle déjà de la délivrance qui doit s’opérer. Son regard s’arrête sur l’ici et le maintenant du problème, alors que Dieu l’invite à voir au-delà. Gédéon s’apitoie sur son état et celui de son peuple, et énumère lui-même les bonnes raisons qui justifie qu’il soit impossible de faire quelque chose.

v Madian est là, encore, redoutable.

v Gédéon est originaire d’une petite famille de la tribu de Manassé.

v Dans sa propre famille, Gédéon est le plus jeune.

Il énumère ses faiblesses et ses limites et voit des blocages et des obstacles qui, du reste, ne sont pas des moindre. En cela, Gédéon a raison. En effet, Madian est encore là, redoutable. Et ni l’origine tribale, ni sa position dans la famille ne sont des atouts pour Gédéon, du point de vue humain. Son argumentation devant Dieu peut donc se comprendre. Et sa démarche (battre le blé en cachette dans un pressoir) trahit sa couardise. Comment l’ange peut-il donc l’appeler vaillant ? Et même vaillant héro ?  Gédéon ne le comprend pas. Et souvent, nous ne le comprenons pas mieux que lui.

Boko Haram est encore là, et il a attaqué ce matin encore, faisant de nombreuses victimes. Toutes les autres difficultés de la vie sont encore là…

Mais Dieu intervient dans nos situations les plus diverses, et souvent de la manière la plus inattendue, utilisant des choses parfois les plus viles, et les hommes les plus insignifiants aux yeux du monde pour réaliser des prouesses. En effets, Dieu ne cherche pas des grands hommes de dieu, comme semblent parfois l’annoncer certaines affiches publicitaires en ville. Dieu cherche de petites gens, hommes et femmes, qui croient au Grand Dieu… Et c’est cette foi petite comme un grain de sénevé mais placée en un Grand Dieu qui fait des exploits.

Le terme hébreu (ha-yil) traduit ici par héro peut aussi être rendu par force, ou par armée, et même par vertu et par probité. C’est dire que l’héroïsme et la bravoure doivent nécessairement s’accompagner de vertu et de probité, pour ne pas multiplier en Afrique et dans l’Eglise des hommes forts à la tête de faibles institutions.

C’est cette foi qui transforme nos faiblesses en forces, et le faible peut dire ‘Je suis fort…’ C’est cette foi qui nous fait dire « Quand je suis faible, c’est alors que je suis fort… » (2Cor 12.10b), non pas dans un esprit de d’auto-sommation psychologique et intellectuelle, mais dans une attitude de foi. C’est cette foi qui entend Dieu nous dire : «Cameroun, va avec la force que tu as… »

 

Conclusion

C’est l’assurance de la présence et le soutien de Dieu plutôt que ses propres forces, talents, ou compétences qui ont convaincu Gédéon. « Va avec la force que tu as… » Gédéon aurait certainement voulu que Dieu agisse d’une autre manière. Il aurait probablement accepté avec plus de promptitude que Dieu investisse quelqu’un d’autre de cette mission. Il attendait peut-être un autre moment qu’il estimait plus propice. Il s’imaginait peut-être une la sensation surnaturelle d’une force spectaculaire. Mais Dieu avait déjà choisi et son moment, et son moyen, et sa méthode. Va avec la force que tu as, lui dit l’ange du Seigneur. Cette force, Dieu la sait suffisante, parce qu’elle vient de Lui. Le moment est propice, parce que fixé par Lui-même… Va avec cette force que tu as…

 La responsabilité de Gédéon était un refus de toute résignation. Il était alors question pour lui comme c’est le cas pour vous et moi aujourd’hui, d’une disposition et d’une ouverture, d’un engagement au changement mélioratif de la situation. Il s’agissait, et il s’agit de dépasser l’être massif des choses pour entrer dans la négation de la négativité. Il s’agissait et il s’agit, de refuser de coopérer avec le mal. Il s’agit, comme le disait le riche laboureur à ses enfants, de se garder de vendre l’héritage que nous ont laissé nos parents, et comme le dit un vers de notre hymne national, « Le jardin que nos aïeux ont cultivé… »  Va avec la force que tu as… 

Il s’agit d’une foi qui est réponse active à l’évangile de Jésus-Christ. Il s’agit d’une invitation à la confiance et à l’obéissance, point de départ de tout changement dans le sens du plan de Dieu. De tout temps en effet, la bataille pour Dieu a toujours tourné autour de la question de la crainte de Dieu d’une part, et la peur de l’homme de l’autre. Et la primauté de l’une sur l’autre reste une question de vie ou de mort.

Le temps de Dieu, c’est maintenant. Le lieu de Dieu, c’est ici. Et les collaborateurs que Dieu se choisit pour être ses vaillants héros et ses bâtisseurs et ses défenseurs de la paix, c’est vous et moi. Et à chacun de nous, Dieu dit : Va avec la force que tu as, car je suis avec toi…

Amen

Besoin d'écoute

Publié le 19/11/2013 à 16:13 par revmbamstephane Tags : écoute silence bruit afrique pastorale

En dehors de la prédication de la Parole, l’une des responsabilités majeures qui incombent au pasteur est l’accompagnement des personnes (membres de sa communauté paroissiale ou non), à travers les différentes situations de la vie. En effet, la société actuelle dite postmoderne est caractérisée, entre autres, par diverses pressions et oppressions qui s’exercent sur l’être humain. L’homme postmoderne est ainsi comme pris entre le marteau des exigences socioprofessionnelles (la recherche, la conservation de l’emploi, la rentabilité, les sollicitations familiales et/ou religieuses, etc.) et l’enclume des aspirations personnelles. Ainsi fragilisé, il est mis en situation nécessiteuse d’écoute et d’aide. D’où la multiplication des églises, des groupes de prière, et autres cercles ésotériques où les uns et les autres espèrent trouver des oreilles attentives. Mais un constat alarmant est que, de moins en moins, l’on écoute aujourd’hui en Afrique. Et de moins en moins, il est possible d’obtenir le calme et le silence indispensables à l’écoute et à la méditation. Hier, les parents apprenaient aux enfants à écouter plus et à parler moins. Aujourd’hui, règne l’invasion tyrannique du bruit. La formation pastorale elle-même, telle que dispensée, prépare le ministre de culte à savoir lire, écrire, et parler, mais pas à savoir se taire et écouter… Il importe donc pour les ministres et les futurs ministres du culte de redécouvrir le silence, et de s’exercer à l’écoute, à l’effet de mieux répondre aux attentes des hommes et femmes de la postmodernité.

Savoir élever les autres, pour pouvoir être élevé.

Publié le 19/08/2013 à 20:49 par revmbamstephane

Certaines persones dans le monde ont pris pour option de rabaisser les les autres, par tous les moyens, et à tous les coup. Cela leur réussit quelques fois. Mais combien longtemps?

Ces personnes-là ne se sont pas rendues compte qu'il est difficile de manipuler le charbon pour noircir l'autre, sans se salir par ricochet. En fait, c'est tout simple: La personne que l'on cherche parfois à rabaisser est plus "haute" que soi. C'est dire qu'au tout début, on peut réussir à la rammener au niveau de soi-même. Par la suite, on voudrais davantage la rabaisser. Et ça peut marcher encore. Mais, à un moment donné, cette personne arrive à un niveau où notre main ne peut plus l'atteindre. Alors, on se trouve obligé de se rabisser soi-même, pour atteindre l'autre. Et si l'on veut absolument rabaisser davantage cette personne, l'on est obligé de se rabaisser davantage soi-même, et ainsi de suite...

En définitive, on gagnerait donc à pousser l'autre vers le haut. Et si l'on veut le maintenir à ceux niveau, nécessairement on se hisse un tout petit peut à sa heuter, et ...

Qui est le Père Noël ?

Publié le 18/12/2012 à 23:18 par revmbamstephane Tags : Noel Nativité Mage

Parmi les aspects de la célébration contemporaine de Noël qui sont les plus populaires, il y a certainement le « Père Noël ». Mais qui est-il ? D’où vient-il ?  Que fait-il ?  A travers le titre d’un article publié dans Evangile et Liberté, M.-N. et J.-L. Duchêne  disent que « le Père Noël vient de loin ». Et ce n’est pas trop dire. L’histoire du « Père Noël » est en effet  assez longue, et son origine n’est pas aisée à retracer, car il y a tellement de versions et de légendes à son sujet.

1. Le Père Noël : Un Quatrième Mage ?

Le récit biblique de la naissance de Jésus nous parle de trois mages venus d’Orient voir l’Enfant Jésus (Mt 2.). Et à leur arrivée, ils lui ont donné des cadeaux de grande valeur (Mt 2.11) avant de s’en retourner dans leurs contrées. Peut-être influencé par ce récit biblique, il s’est développé une  légende russe qui raconte qu'il existe un 4e mage. Celui-ci serait parti de sa contrée au même moment que les trois autres dont l’existence et le passage à Bethléhem sont attestés par le récit biblique.

Mais pour des raisons que l’on ignore, ce quatrième mage se serait égaré en chemin, et n’a pas pu arriver auprès de l’Enfant. Il y aurait d’ailleurs finalement renoncé et, depuis 2000 ans, il conduit sur la steppe un traineau tiré par des rennes et rempli de cadeaux pour les enfants. Il fait ainsi la joie des enfants qu’il rencontre sur sa route, parce qu’il les comble de cadeaux dont son sac ne désemplit pas.

A ce niveau, une autre légende (populaire celle-là) rejoint la version russe. Selon cette variante de l’histoire du Père Noël, le supposé quatrième mage aurait erré pendant près de trente ans (durant toute la vie terrestre de Jésus), et ne serait finalement arrivé à Jérusalem que le Vendredi Saint, pour voir Jésus plutôt sur la croix.

2. Le Père Noël serait-il anglais ?

Certaines sources affirment  en effet que le Père Noël est un personnage d'invention anglo-saxonne auXIXe siècle.Selon Rey notamment, on trouve la première mention du « père Noël » en français en1855. Une de ses premières représentations date de1868, dessinée par Thomas Nast pour Harper'sWeekly. À l'origine le personnage est habillé soit en vert soit en rouge au gré de la fantaisie des illustrateurs.

Nous avons également trouvé sur le Net une illustration d’un « père Noël » canadien de 1875. Il semblerait que celui-ci était chargé d'apporter des cadeaux. Il est généralement représenté comme un vieil homme pourvu d'une longue barbe blanche et d'une houppelande, avec un sac rempli de jouets, etc. Et nous retrouvons ici quelques trace de ce qui avait déjà été relevé ci-dessus, notamment l’homme et son habillement, ainsi que les cadeaux.

3. Le « Père Noël » = Saint Nicolas ?

Dans la tradition catholique romaine, Saint Nicolas est le « saint patron et protecteur » des petits enfants, et de la Lorraine. Les calendriers fixent sa fête au 6 décembre. Le personnage de St Nicolas est inspiré de Nicolas de Myre appelé également Nicolas de Bari (né à Patara en Asie Mineure entre 250 et 270 après J-C et mort le 6 décembre, en 345 ou en 352 dans la ville portuaire de Myre en Asie Mineure). Nicolas de Bari dont la vie et la générosité sont légendaires fût Evêque de Myre, et serait en quelque sorte l’ancêtre du père Noël dont la légende en Europe lui est liée. Et M. Perrot soutient que « … Saint Nicolas apparaît à tous comme l’ascendant légitime» du père Noël.

Depuis le XIIe siècle, la légende raconte que Saint Nicolas s’est dévêtu de son costume d’évêque. Déguisé, il va désormais de maison en maison dans la nuit du 5 au 6 décembre pour demander aux enfants s'ils ont été obéissants. Ceux d’entre eux qui l’ont été reçoivent de lui des cadeaux divers. Les garnements reçoivent par contre une trique donnée par le compagnon de Saint Nicolas (tout de noir vêtu), le Père Fouettard.

Mais s'il est inspiré dusaint Nicolas catholique, (notamment par ses habits), on peut aussi l'assimiler àJulenisse, unlutinscandinave qui, selon une autre version, avait la même fonction à la fête de la mi-hiver,jul, ennorvégien, (ou « Jol » ou « Midtvintersblot » correspond au solstice d'hiver) et aidait aux travaux de laferme.

4. St Nicolas, Alias Santa Claus, Alias Père Noël ?

Avec l’avènement de la Réforme du XVIè siècle, la fête de St Nicolas fut abolie dans certains milieux. Mais les Hollandais en avaient conservé une certaine tradition. Lorsqu’ils émigrèrent plus tard vers les Amériques et fondèrent la Nouvelle Amsterdam (New York), cette tradition se répandit, et Sinter Klaas (Saint Nicolas en néerlandais) devint Santa Claus. Et quelques temps après, par souci de rapprocher la « fête des enfants » de celle de l’Enfant Jésus, on commença à fêter dans la nuit du 24 décembre, plutôt que dans celle du 5. Et M. Parrot d’affirmer que « L’invention américaine de Santa Claus au XIXè siècle sera l’élément déterminant de l’évolution laïque et de la popularité croissante de la fête de Noël, en Europe comme aux Etats-Unis, puis son universalisation au XXè siècle ».

Jusqu’au début du XIXè siècle, la représentation du père Noëlassociaitle personnage à un âne qui tirait son traîneau. C’est sous la plume d’un pasteur américain que cet âne est remplacé par 8 rennes. Nous sommes alors en 1820. Et en 1863, un caricaturiste du nom de Thomas Nast représentait Saint Nicolas/Santa Claus sous les traits d’un colporteur. En 1885, il décida de le faire descendre des nues et, à la demande de Coca-Cola, il l’habilla en 1931 d’un manteau rouge garni de fourrure blanche (couleurs de Coca-Cola), tel que le père Noël est aujourd’hui connu chez les francophones. Dès lors, St Nicolas supplanté par Sinter Klaas lui-même remplacé par Santa Claus à qui le Père Noël vient damer le pion devient un personnage profane dans le contexte du capitalisme dominant.

C’est ainsi que, comme le rapporte Perrot, « Le 24 décembre 1951 l’effigie du Père Noël fut pendue aux grille de la cathédrale de Dijon et brûlée sur le parvis devant les enfants des patronages ‘médusés… Les autorités ecclésiales ne pardonnaient pas au Père Noël de s’être introduit dans toutes les écoles publiques, d’où pourtant la crèche était déjà scrupuleusement bannie… » Heureusement (ou malheureusement, selon) « …Le soir même de ce 24 décembre 1951, à dix-huit heure précises, le Père Noël ressuscita ! » Et il vit, ou plutôt, il survit jusqu’à ce jour, connaissant des fortunes diverses dans le temps et l’espace. Et hier encore, dans une école en France, une directrice a annulé la « visite » du Père Noël, au nom de la laïcité. Ce qui ne manque pas de faire du bruit. C’est dire que le Père Noël fera encore entendre parler de lui pendant logtemps.



QUEL HERITAGE RECEVOIR/LAISSER (Exode 20.5b-6)

Publié le 25/09/2012 à 15:13 par revmbamstephane Tags : Héritage Bénédiction Malédiction Descendants livre vie monde dieu société enfants femmes travail livre texte

Le Livre de l’Exode est comme le texte fondateur du peuple d’Israël. Il ne raconte pas seulement de manière finie la sortie de ce peuple d’Egypte (de la maison de servitude). Ce livre ouvre également l’histoire d’un peuple en marche, un peuple en route vers un ailleurs où il espère trouver un mieux-être. Et c’est cette réalité de la route que rappelle le nom du livre (exodos : sortie). Il est donc, à juste titre appelé « l’Evangile de l’AT », le livre de l’Eglise, c’est-à-dire la communauté de ceux qui ne sont pas d’ici, qui sont d’ailleurs, mais qui se trouvent ici pour le moment. Il s’agit de la communauté de ceux qui, affranchis de l’esclavage du péché, sont en route vers un ailleurs où Jésus-Christ les attend. L’Exode est le livre de ceux qui habitent la temporalité, et qui inscrivent leur vie et leurs actions dans l’éternité. Ils s’avent que la vie ne finit pas avec eux, et alors, ils la ménagent. Ils savent que leurs actions bonnes ou mauvaises leurs survivent. Ils s’investissent donc à poser des actes qui parlent, à laisser un héritage de bénédiction après eux, parce qu’ils se savent de passage. Et c’est là sur ce chemin qu’à une étape, Dieu leur donne ses recommandations. Notre portion de texte est tirée de ce qui est appelé le Décalogue, termes que l’on a maladroitement traduit pas « les Dix Commandements ». Il s’agit en fait ici des « Dix Paroles », entendues comme les clauses de l’alliance que Dieu contracte avec son peuple. Il s’agit ici des dix conditionnalités que Dieu propose à son peuple, pour une vie harmonieuse et heureuse. L’idée du bonheur ou de la bénédiction transmis de génération en génération se trouve en parallélisme antithétique avec celle de la malédiction dans le texte d’Ex 20.5b-6. Dieu se présente comme Celui qui : « … punis l'iniquité des pères sur les enfants jusqu'à la troisième et la quatrième génération de ceux qui me haïssent, et qui fais miséricorde jusqu'en mille générations à ceux qui m'aiment et qui gardent mes commandements. » Ce qui revient à dire que la bénédiction et la malédiction sont transmissible « par hérédité ». Et cela a deux implications majeures :

1. Chacun peut choisir le type, et la qualité d’héritage qu’il laisse derrière lui. Héritage de bénédiction, ou de malédiction.

En d’autres termes, les ascendants peuvent laisser un héritage de bénédiction ou de malédiction à leurs descendants. Et cela dépend de leur relation avec Dieu. Cela dépend de quel genre d’hommes et de femmes ils ont été devant Dieu. Il y a des familles dont l’héritage peut être facilement recommandable, non pas forcément par le côté matériel, mais d’abord par la qualité de la vie familiale, et la qualité d’homme et de femmes qui en sortent pour la société. Et cela traduit nécessairement un type de rapports que les fondateurs de ces familles ont entretenus avec Dieu. Nous vivons dans une monde où les valeurs cardinales qui qui ont fondé et orienté la vie des grands hommes d’hier sont bafoués. Les contre-valeurs sont érigées en valeurs, et l’une des voies que la société actuelle semble offrir pour la réussite, c’est la facilité et la médiocrité. Le culte du moindre effort. Peut-on bâtir une société solide sur des fondements aussi frêles ? Le texte de l’Exode parle de la transmission de la malédiction jusqu’à la troisième et la quatrième génération de ceux qui n’aiment pas Dieu. Ce qui laisse sous-entendre qu’avant la cinquième génération, ils seront tous exterminés, comme le dit le Ps 37.22. Mais il parle de mille générations, en ce qui concerne la bénédiction, parce qu’elle se renouvelle. C’est pour cela que le psalmiste peut constater dans sa vieillesse que jamais, le juste n’a été abandonné, et sa postérité ne mendie pas son pain (37.25). Elle ne vole pas son pain, et ne mange pas le pain du faux ou de la paresse.

2. Chacun peut également choisir le type et la qualité d’héritage qu’il reçoit, bénédiction ou malédiction.

Il ne suffit pas d’être descendant de parents que Dieu a bénis, pour jouir paresseusement des retombées de leurs bénédictions. Il ne suffit pas non plus d’être descendant de parents que Dieu aura qualifiés de méchants, pour subir inéluctablement les conséquences de leurs actes mauvais. La condition de la transmission réside dans la participation active au style de vie de l’ascendant. C’est le sens des expressions « ceux qui me haïssent », et « ceux qui m’aiment et qui gardent mes commandements » au v5-6. En d’autres termes, c’est parce que les fils se seront mal comporté devant Dieu (comme leurs pères) que la malédiction de leurs pères les atteint. Inversement, c’est parce que les descendants auront suivi le bon exemple de leurs ascendants dans leur relation avec Dieu que la bénédiction de Dieu sur les pères s’étendra sur les fils. Les fils d’untel peuvent donc échapper à la mendicité et gagner leur pain par le travail fait, et le travail bien fait. Ils seront ainsi une bénédiction pour d’autres, non pas parce qu’ils sont dans une opulence dont l’origine est parfois douteuse, mais par l’élan d’un cœur impulsé par l’éthique du partage. Il est donc possible à un descendant d’interrompre la trajectoire d’une malédiction dans sa famille, en s’inscrivant dans la lignée de la grâce de Dieu. Ceci consiste à détrôner ce qu’il peut y avoir comme idoles de famille, c’est-à-dire toutes choses qui prennent la place de Jésus-Christ dans les cœurs. C’est en effet en Lui et par Lui seul que nous sommes bénis de Dieu. C’est par Lui que nous sommes héritiers des grâces de Dieu, Lui qui est le Oui et l’Amen de toutes les bénédictions de Dieu.

De la Pastorale Post-Traumatique

Publié le 10/08/2012 à 00:45 par revmbamstephane Tags : traumatisme stress pastorale Dieu acc

De manière littérale, le concept de pastorale post-traumatique implique  trois réalités que sont un événement traumatogène, un déséquilibre ou un dysfonctionnement né de cet  événement, et l’accompagnement pastoral nécessaire qui en découle. En effet, c’est parce qu’il y a eu un événement traumatogène qu’il y a nécessité de pastorale post-traumatique. La personne traumatisée a été en contact avec la réalité de la mort en tant qu’elle a été victime d’un accident grave, objet d’une menace ou d’une tentative d’assassinat, ou témoin d’accident mortel ou d’assassinat. Suite à cet(ces) événement(s), la personne entre ainsi dans un état de stress aigu, voir de stress post-traumatique (ESPT) qui appelle une intervention de type pastorale post-traumatique (PPT).
La pastorale post-traumatique est donc une entreprise d’accompagnement psychologique et pastoral au cours de laquelle le pasteur offre à la personne traumatisée l’occasion de se comprendre et de comprendre sa situation, et d’explorer les voies et moyens idoines d’en sortir.
Les objectifs de la pastorale post-traumatique peuvent en effet être énoncés en quatre points essentiels : la réalité de la perte, la légitimité des sentiments, la recherche du sens, et la fidélité et l’amour de Dieu.
Premièrement, il s’agit de reconnaître la réalité de la perte subie. Comme nous le verrons plus loin en effet, l’une des attitudes des victimes de traumatisme est le refus ou la dénégation de la perte subie. Cette attitude consiste à nier l’évidence et à refuser d’admettre la réalité telle qu’elle est. Ce qui donne parfois lieu à des anachronismes pathologiques, la victime ayant tendance à ramener le passé avant la perte au présent et à ainsi se figer. En première réaction à une perte en effet, les concepts de passé et futur tendent à perdre leur signification. La personne affectée éprouve une grande difficulté à se départir du dernier instant de vie avant le décès ou de la dernière image du défunt. Il sera alors question pour le praticien d’aider la victime à arriver à reconnaître la perte subie et l’appeler par son nom, afin de dire ce qu’elle en ressent.
Le second objectif en pastorale post-traumatique, c’est justement de reconnaître la légitimité des sentiments générés par la situation. Il existe en effet une fausse conception qui pousse à inhiber les sentiments et les émotions en situation de crise, et à les considérer comme négatifs. Ainsi entend-on souvent tenir des propos prétendument consolateurs du genre: «Un homme ne pleure pas… » Or celui qui est victime de la perte d’un être, d’un objet cher ou d’une situation est en colère et se culpabilise et, en même temps a honte d’être en colère. L’un des objectifs majeurs de la pastorale post-traumatique est donc de reconnaître et légitimer l’expression des sentiments générés par la situation de perte, quelles que ambivalentes que soient ces émotions. Il s’agit en fait d’identifier les sentiments éprouvés par la victime, de reconnaître leur étrangeté, et surtout de légitimer et libérer leur expression, malgré la contrariété qu’ils peuvent générer.  Cette ambivalence résulte de la quête de signification de la situation elle-même.
En effet, la victime a les méninges taraudées par une foule de ‘pourquoi ?’ Pourquoi cela est-il arrivé ? Pourquoi cela lui arrive-t-il à lui ? Pourquoi en ce moment précis, en ce lieu, et de cette manière ? Pourquoi n’a-t-elle pas vu venir ? Pourquoi et pourquoi ? Tel que nous le verrons plus loin, la responsabilité de celui qui apporte le soin ne sera pas de répondre à ces questions, mais d’une part, de donner occasion à ces questions d’être formulées et exprimées et, d’autres part, d’accompagner la victime dans la recherche de sens, ce qui constitue le troisième objectif de la pastorale post-traumatique. Il ne s’agit pas de donner un sens à ce qui arrive mais d’assister la victime dans sa quête et sa découverte d’une signification  à ce qui lui arrive. Car ce n’est pas tant l’explication que le thérapeute (conseiller) donne de l’événement traumatique qui importe pour la victime. Le conseiller peut en effet, à vouloir à tout prix dire quelque chose, finir par dire une parole insensée, qui peut avoir l’effet du couteau que l’on tourne dans la plaie. Ce qui importe bien plus pour la victime, c’est l’herméneutique que cette dernière fait elle-même de ce qui lui arrive, ainsi que la vision théologique et la relation à Dieu qui en découlent.
Le quatrième objectif de la pastorale post-traumatique qui est double va effectivement dans ce sens. Il s’agit d’une part d’aider la victime à revisiter son image ou son idée de Dieu et, d’autre part, de relire l’amour et la fidélité de Dieu dans, à travers, malgré, voire à cause de la situation catastrophique. Car dans le train quotidien, la personne peut se faire de Dieu une image caricaturale ou vague du genre « Notre bon Père céleste », « le Dieu Tout Puissant », etc. Ces images sans être fausses n’ont parfois aucun encrage réel dans la pensée et l’expérience de celui qui parle. La survenance d’un événement traumatogène peut alors briser cette image en mille morceaux difficiles à recoller pour la victime. Alors jaillissent des questions du genre : « Où était Dieu quand cela se produisait ? » « Pourquoi n’a-t-il pas empêché cela ? » « Etait-il capable d’empêcher cela ? Sinon quel genre de Dieu est-il alors ? » « Pourquoi Dieu permet-il que des mauvaises choses arrivent aux bonnes gens ? »  Et bien d’autres questions encore de la même veine.
Ici encore, il s’agira pour le thérapeute non pas de servir un discours théologique insipide et indigeste à la victime ou de blâmer ses propos en les affublant de l’étiquette de blasphème. Il s’agira plutôt de l’assister dans sa quête d’une nouvelle image plus réaliste et plus réelle de Dieu, le Dieu présent, aimant et compatissant avec qui il peut entrer en relation dans son ici et maintenant. Le thérapeute permettra ainsi à la victime de passer du discours sur Dieu à la parole à Dieu, puis à la Parole de Dieu, s’offrant lui-même comme présence « représentative » de l’amour de Dieu. Ce Dieu, le même, qui était présent à Géthsémané et à Golgotha, qui était là au sépulcre le dimanche matin, et qui est encore ici et maintenant avec le souffrant. Dans le cadre de la pastorale post-traumatique en effet, il sera toujours question de traduire le mieux possible la fidèle et aimante présence de Dieu. Ce qui suscite la question de la méthode d’approche.

La valeur d'un combat ne dépend pas du nombre de victimes

Publié le 10/08/2012 à 00:17 par revmbamstephane Tags : combat victimes valeur vie moi you

Dans les combats de la vie et pour la vie, l’on peut écraser les autres sur son passage, et se servir de leurs dépouilles comme marches d’escaliers pour se hisser au sommet. Mais la valeur d'un combat ne dépend pas du nombre de victimes qui tombent. Elle ne dépend même pas forcément du résultat ou du type d'armes utilisées. Cette valeur dépend, à notre sens, de ce qui reste des résultat obtenus, des victoires remportées. Il dépend aussi du mobile, ou du motif de conscience.

Il importe donc de savoir choisir ses combat, et savoir les mener. Il importe même de savoir vaincre sans mépriser ni humilier l'adversaire... C'est dans ce sens que les Anglais disent : “On your way up take care of those you meet, for you may meet them again on your way down.” L’on peut se battre et tout détruire pour atteindre ses objectifs ici et maintenant, selon la logique  « Tchop bluck pot » (casser le pot après avoir mangé). C’est dans un tel contexte, qu’un vieux fou observa un jour l’attitude d’un jeune fou, et il lui dit la chose suivante : « Tu viens de devenir fou, et tu veux déjà tout casser ! Si moi j’avais tout cassé avant toi, tu aurais trouvé quoi à casser aujourd’hui ? »

La logique du nivellement par le bas

Publié le 31/07/2012 à 15:11 par revmbamstephane
Un jour, un homme se trouva devant Dieu. Il fut intrigué en constatant qu’il y avait trois canaris devant lui. Dans le premier, Dieu avait mis les Asiatiques, et avait fermé hermétiquement. Dans le second, il avait mis les Occidentaux et avait fermé à moitié. Dans le dernier, il avait mis les Africains, et avait laissé entièrement ouvert avec plein de livres contenant toutes sortes d’informations. Alors, l’homme demanda à Dieu pourquoi cela. Et Dieu lui dit : « Les Asiatiques comprennent trop vite, et il sont trop nombreux. Si j’ouvre un peu, ils vont tout comprendre et venir m’envahir. Pour les Occidentaux, ils cherchent trop. Je suis donc obligé de leur cacher certaines informations. Quant aux Africains, ce sont mes amis. La meilleure façon de leur cacher quelque chose, c’est de la mettre dans un livre. Ils ne cherchent même pas à sortir. Et même lorsque l’un d’eux cherche à sortir, les autres le tirent par les pieds et tout le monde reste au même niveau… » C’est en cela que consiste la logique du nivellement par le bas.