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revmbamstephane
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Catégorie :
Blog Société
Date de création :
10.05.2012
Dernière mise à jour :
06.08.2015

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De la Pastorale Post-Traumatique

De la Pastorale Post-Traumatique

Publié le 10/08/2012 à 00:45 par revmbamstephane Tags : traumatisme stress pastorale Dieu acc

De manière littérale, le concept de pastorale post-traumatique implique  trois réalités que sont un événement traumatogène, un déséquilibre ou un dysfonctionnement né de cet  événement, et l’accompagnement pastoral nécessaire qui en découle. En effet, c’est parce qu’il y a eu un événement traumatogène qu’il y a nécessité de pastorale post-traumatique. La personne traumatisée a été en contact avec la réalité de la mort en tant qu’elle a été victime d’un accident grave, objet d’une menace ou d’une tentative d’assassinat, ou témoin d’accident mortel ou d’assassinat. Suite à cet(ces) événement(s), la personne entre ainsi dans un état de stress aigu, voir de stress post-traumatique (ESPT) qui appelle une intervention de type pastorale post-traumatique (PPT).
La pastorale post-traumatique est donc une entreprise d’accompagnement psychologique et pastoral au cours de laquelle le pasteur offre à la personne traumatisée l’occasion de se comprendre et de comprendre sa situation, et d’explorer les voies et moyens idoines d’en sortir.
Les objectifs de la pastorale post-traumatique peuvent en effet être énoncés en quatre points essentiels : la réalité de la perte, la légitimité des sentiments, la recherche du sens, et la fidélité et l’amour de Dieu.
Premièrement, il s’agit de reconnaître la réalité de la perte subie. Comme nous le verrons plus loin en effet, l’une des attitudes des victimes de traumatisme est le refus ou la dénégation de la perte subie. Cette attitude consiste à nier l’évidence et à refuser d’admettre la réalité telle qu’elle est. Ce qui donne parfois lieu à des anachronismes pathologiques, la victime ayant tendance à ramener le passé avant la perte au présent et à ainsi se figer. En première réaction à une perte en effet, les concepts de passé et futur tendent à perdre leur signification. La personne affectée éprouve une grande difficulté à se départir du dernier instant de vie avant le décès ou de la dernière image du défunt. Il sera alors question pour le praticien d’aider la victime à arriver à reconnaître la perte subie et l’appeler par son nom, afin de dire ce qu’elle en ressent.
Le second objectif en pastorale post-traumatique, c’est justement de reconnaître la légitimité des sentiments générés par la situation. Il existe en effet une fausse conception qui pousse à inhiber les sentiments et les émotions en situation de crise, et à les considérer comme négatifs. Ainsi entend-on souvent tenir des propos prétendument consolateurs du genre: «Un homme ne pleure pas… » Or celui qui est victime de la perte d’un être, d’un objet cher ou d’une situation est en colère et se culpabilise et, en même temps a honte d’être en colère. L’un des objectifs majeurs de la pastorale post-traumatique est donc de reconnaître et légitimer l’expression des sentiments générés par la situation de perte, quelles que ambivalentes que soient ces émotions. Il s’agit en fait d’identifier les sentiments éprouvés par la victime, de reconnaître leur étrangeté, et surtout de légitimer et libérer leur expression, malgré la contrariété qu’ils peuvent générer.  Cette ambivalence résulte de la quête de signification de la situation elle-même.
En effet, la victime a les méninges taraudées par une foule de ‘pourquoi ?’ Pourquoi cela est-il arrivé ? Pourquoi cela lui arrive-t-il à lui ? Pourquoi en ce moment précis, en ce lieu, et de cette manière ? Pourquoi n’a-t-elle pas vu venir ? Pourquoi et pourquoi ? Tel que nous le verrons plus loin, la responsabilité de celui qui apporte le soin ne sera pas de répondre à ces questions, mais d’une part, de donner occasion à ces questions d’être formulées et exprimées et, d’autres part, d’accompagner la victime dans la recherche de sens, ce qui constitue le troisième objectif de la pastorale post-traumatique. Il ne s’agit pas de donner un sens à ce qui arrive mais d’assister la victime dans sa quête et sa découverte d’une signification  à ce qui lui arrive. Car ce n’est pas tant l’explication que le thérapeute (conseiller) donne de l’événement traumatique qui importe pour la victime. Le conseiller peut en effet, à vouloir à tout prix dire quelque chose, finir par dire une parole insensée, qui peut avoir l’effet du couteau que l’on tourne dans la plaie. Ce qui importe bien plus pour la victime, c’est l’herméneutique que cette dernière fait elle-même de ce qui lui arrive, ainsi que la vision théologique et la relation à Dieu qui en découlent.
Le quatrième objectif de la pastorale post-traumatique qui est double va effectivement dans ce sens. Il s’agit d’une part d’aider la victime à revisiter son image ou son idée de Dieu et, d’autre part, de relire l’amour et la fidélité de Dieu dans, à travers, malgré, voire à cause de la situation catastrophique. Car dans le train quotidien, la personne peut se faire de Dieu une image caricaturale ou vague du genre « Notre bon Père céleste », « le Dieu Tout Puissant », etc. Ces images sans être fausses n’ont parfois aucun encrage réel dans la pensée et l’expérience de celui qui parle. La survenance d’un événement traumatogène peut alors briser cette image en mille morceaux difficiles à recoller pour la victime. Alors jaillissent des questions du genre : « Où était Dieu quand cela se produisait ? » « Pourquoi n’a-t-il pas empêché cela ? » « Etait-il capable d’empêcher cela ? Sinon quel genre de Dieu est-il alors ? » « Pourquoi Dieu permet-il que des mauvaises choses arrivent aux bonnes gens ? »  Et bien d’autres questions encore de la même veine.
Ici encore, il s’agira pour le thérapeute non pas de servir un discours théologique insipide et indigeste à la victime ou de blâmer ses propos en les affublant de l’étiquette de blasphème. Il s’agira plutôt de l’assister dans sa quête d’une nouvelle image plus réaliste et plus réelle de Dieu, le Dieu présent, aimant et compatissant avec qui il peut entrer en relation dans son ici et maintenant. Le thérapeute permettra ainsi à la victime de passer du discours sur Dieu à la parole à Dieu, puis à la Parole de Dieu, s’offrant lui-même comme présence « représentative » de l’amour de Dieu. Ce Dieu, le même, qui était présent à Géthsémané et à Golgotha, qui était là au sépulcre le dimanche matin, et qui est encore ici et maintenant avec le souffrant. Dans le cadre de la pastorale post-traumatique en effet, il sera toujours question de traduire le mieux possible la fidèle et aimante présence de Dieu. Ce qui suscite la question de la méthode d’approche.

:: Les commentaires des internautes ::

Jacques le 06/04/2014
Intéressant!