Y a-t-il de la part des gouvernements du monde une réelle volonté politique de réduire les souffrances ? Pas forcément, car la souffrance et la misère des autres sont parfois un fonds de commerce dans la mesure où elles constituent souvent dans certains pays dits « en voie de développement  » un vivier inépuisable de promesses électoralistes. En effet, dans des pays où l’obscurantisme politique fertilise la crédulité et où les arguments de la force ont plus voix au chapitre que la force des arguments, les politiques (politicards, diraient-on) usent et abusent du discours démagogique. Pourtant, certaines des situations causes de souffrances sont bien à la portée des hommes postmodernes que nous sommes.

Le monde dit postmoderne dans lequel nous vivons est essentiellement régi par l’économie de marché, elle-même soumise à la loi de l’offre et de la demande. Ainsi les deux valeurs essentielles du marché capitalistique sont la production et la consommation. En effet, contrairement à l’économie traditionnelle de subsistance sur laquelle pèse la menace de la disette, l’économie technologique  est toujours sous tension et menacée de déclin par sa surproduction. Il lui faut toujours plus de marchés pour écouler la surabondance de ses produits. La logique consumériste est donc le pendant de la logique utilitariste : si l’on ne produit pas, l’on est au moins utile parce que l’on consomme la production des autres. De ce fait, certaines populations (certaines parties du monde) sont considérées essentiellement en termes de débouchées, c’est-à-dire de marché où écouler la surproduction industrielle.

Le monde s’enfonce chaque jour dans des temps confus et troubles, des temps confondus et troublés. Il va tanguant vers un horizon aux lendemains peu enchanteurs. Malgré les avancées de la technologie, les ténèbres s’épaississent chaque jour un peu plus, au point où l’on a besoin d’éclairage même en plein midi…

Comme il l disait à ses disciples à l’époque le Seigneur Jésus-Christ dit encore aux chrétiens, à nous chrétiens d’aujourd’hui : « C’est vous qui êtes le sel de la terre, c’est vous qui êtes la lumière du monde… » (Matthieu 5. 13-16) Chaque chrétien a donc l’impérieux devoir d’apporter à son niveau et autour de lui, la saveur et la lumière christiques dans un monde en perte de repère. Cela le poussera souvent à ramer à contre courant, et l'exposera à l'impopularité. Mais qu'importe! Il sait déjà ce qu'il en a coûté à Jésus-Christ Lui-même de dire des choses à rebrousse-poils dans un monde indolent...

Le "Christien" ne réculera donc pas, à moins qu'il ait décidé de changer de camp, ce qui est un choix dont il ne lui restera que d'assumer les retombées...

Soutenance de Thèse de Doctorat en Théologie

Par Mbam B. Stéphane Thomas (Pasteur)
Option : Théologie Pratique

Thème : Pour une Pastorale Post-Traumatique des Réfugiés comme Catégorie de Souffrants.

Date: 20 Juillet 2012; Heure : 14h00

Lieu : Université Protestante d’Afrique Centrale (UPAC), Yaoundé, CMR
Amphithéâtre Immanuel David

Au regard de la multiplicité de visages de la souffrance enAfrique, et face aux flux incessants des réfugiés au Cameroun, que fait l’Eglise pour accompagner cette catégorie de souffrants ? Le Conseil des Eglises Protestante du Cameroun (CEPCA) et les églises membres ont-ils un programme d’encadrement des réfugiés ? En quoi consiste-t-il? Et quelle en est l’efficacité ?

En tant qu’elle est porteuse d’une parole d’espérance qui s’origine à la croix de Jésus-Christ, l’Eglise doit rester le lieu du jaillissement d’une inquiétude prophétique qui porte sur elle-même et sur la société un regard critique sans fioriture. Ce faisant, l’Eglise se positionne comme partenaire idoine dans le soulagement des souffrances, et participe à la libération et de l’opprimé, et de l’oppresseur. Cependant, prendre soin des réfugiés, c’est bien ; ne pas en fabriquer, c’est mieux…