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Le Point de Vue Biblique sur la Non-Violence

Le Point de Vue Biblique sur la Non-Violence

Publié le 02/06/2015 à 12:36 par revmbamstephane Tags : vie moi dieu texte femmes force cameroun homme roman chez belle divers création cadre animaux soi douceur éléments pouvoir

Table-Ronde organisée par le Département des Femmes et Affaires Sociales du CEPCAle 28 juin 2015 à Yaoundé

 

Parler de non-violence est plus qu’un exercice purement intellectuel, qui aboutirait à la production des connaissances théoriques et abstraites. La thématique de la non-violence nous plonge en effet au cœur du magma social dont le bouillonnement laisse échapper parfois une vapeur nauséeuse. A titre d’illustration s’il en était besoin, il ne se passe pas de jour, sans que les médias déversent devant nos yeux et dans nos oreilles, un torrent d’images et de paroles violentes, une déferlante d’images et de paroles de violence. Tellement la violence nous côtoie et nous touche, tant individuellement que collectivement.

Le Cameroun, hier réputé être un pays de paix, a été violé et violenté dans cette réputation-là, et s’est trouvé obligé depuis quelques mois, de mener une guerre d’un autre âge, qui lui a été imposée.

Dans un tel contexte, parler de la non-violence, c’est donc, de notre point de vue, aborder la réalité de la vie de tous les jours. C’est revisiter le champ social et les rapports entretenus par les divers acteurs qui s’y déploient.

Dans le cadre de notre présente intervention qui vise à présenter le point de vue biblique sur la non-violence, cela nous impose de clarifier d’entrée de jeu la question de la violence dans la Bible. Nous allons donc sommairement définir la violence et exposer ses racines ; ensuite, nous aborderons sa structure et sa/ses manifestations.

Dans un second temps, nous allons aborder la non-violence comme exigence biblique. Cela nous amènera à nous intéresser à quelques principes bibliques fondateurs de la non-violence. Il s’agit notamment de la (re)connaissance de soi et de l’autre, de l’amour, du pardon, de la patience, etc.

I.            De la Violence dans la Bible

Dès les premières pages de la Bible, l’on est confronté à la question de la violence et du mal. Quelle est la terminologie biblique pour dire la violence ? D’où vient-elle ? Comment se manifeste-t-elle ?

1.1       Quelques termes bibliques pour dire la violence :

Dans la langue française, le terme violence renvoie à l’idée de force brutale exercée contre quelqu’un. C’est la contrainte physique ou morale exercée de manière illégitime ; c’est la brutalité de caractère et ou d’expression.

Ce concept (violence)est assez récurrent dans le texte biblique. De la Genèse à l’Apocalypse en effet, il apparait quelques 93 fois dans la Bible en Français (LS). Et dans le texte en hébreux (AT), le concept le plus couramment utilisé est Hamas, qui peut s’appliquer aux éléments naturels tels que le vent, le tremblement de terre, etc. (Ex 19:18 ; Es 11:15). Mais généralement, le terme hamas s’applique aux actes humains de malfaisance (injustice ou oppression sociale) lorsque l’homme s’attaque à l’ordre des choses établi par Dieu :

-     En commettant le mal, la méchanceté, l’injustice (Ge 6:11,13 ; 2S 22:3 ; Ps 7:17 ; Pr 4:17 ; Es 53:9 ; Mi 6:12 ; Mal 2:16) ;

-     En usant de la force de l’intimidation (Ge 19:9 ; Lé 19:13 ; Es 7:8) ou de la brutalité (Jug 4:3; 9:24 ; Esd 4:23 ; Ec 4:1 ; Es 28:2) ou des instruments qu’il a forgés (Ge 49:5).

-     Se faire violence, c’est s’imposer une attitude contraire à celle que l’on aurait spontanément (1S 13:12).

La Bible utilise aussi l’expression « faire violence à quelqu’un » comme synonyme de violer, brutaliser (De 22:25,28 ; Jug 20:5 ; 2S 13:14 ; Ez 22:10). Dans la LXX (AT traduit en grec), ce terme est souvent rendu (Gn 6.11) par le mot adikia, qui signifie simplement péché, action mauvaise, mal, injustice.

Dans le Nouveau Testament, les termes grecs principaux pour violence sont le substantif bia, le verbe biazomai(violenter, faire violence) et l’adjectif biastès(violent, brutal etc.). Le nom bia  apparaît dans Ac 5:26; 21:35; 24:7 où il désigne une menace pour la vie même. Dans Ac 27:41, la violence de la mer disloque la poupe d’un bateau. Dans l’Apocalypse, Babylone est précipitée avec violence (Ap 18:21).

1.2       Des racines (origines) de la violence

Du point de vue biblique, la violence s’origine dans la rupture de la relation avec Dieu. Pour la Genèse en effet, la violence humaine est le résultat de la chute. C’est lorsque l’homme et sa femme ont rompu la relation avec Dieu en Gn 3 que la violence est entrée en scène (Gn 4). C’est dans ce sens de la condition de celui qui vit ayant mis Dieu entre parenthèses dans sa vie, que l’on peut percevoir les crimes commis par Caïn, (Ge 4:8), et par Lémek, (Ge 4:23).

La violence nait en effet du choix fait d’écouter la bête (l’animal) plutôt que de la dominer, avec toute la création selon la recommandation de Dieu. Dès lors, le violent apparait comme « l’homme animalisé », donc déshumanisé. Si en Gn 2, l’Homme nomme les animaux et, ce faisant, ne trouvent parmi eux aucun vis-à-vis valable, il importe de noter qu’en Gn 3, le même Homme trouvent en le serpent (la bête) un vis-à-vis avec qui s’entretenir...

Et en Ex 32.4, les hommes passent à une autre étape de l’animalisation : ils ne dominent pas les animaux, ils ne dialoguent même pas avec eux, mais ils en adorent l’image donc, ils se situent en infériorité…

Au temps de Noé, la terre était pleine de violence (Ge 6:11,13) ce qui incita Dieu à envoyer la submerger par le déluge. La violence reprit de plus belle après le déluge, elle constitua toujours l’un des péchés humains fondamentaux que Dieu ne manque pas de punir. Des nations aussi peuvent pratiquer la violence (Jér 51:35,46 ; Ez 7:23; 12:19 ; Ab 1:10 ; Ha 1:9; 2:8,17). Am 6:3 parle du « règne de la violence ».

1.3       Les manifestations de la violence

Nous avons relevé ci-dessus que la violence s’origine dans la rupture. Mais nous pouvons encore mieux dire qu’elle se manifeste par une triple rupture :

-     Rupture avec Dieu ;

-     Rupture avec soi-même ;

-     Rupture avec autrui ;

-     Rupture avec la création ;

 

II.          De la Non-violence

 L’on pourrait définir la non-violence de manière triviale et erronée, comme étant l’absence de violence. Mais cette définition est réductrice. Elle assimile la non-violence à une attitude passive et quelques peu résignée. Du point de vue biblique, la non-violence peut plutôt se percevoir comme une attitude active et engagée, visant à répondre constructivement à la violence sans utiliser la force brute (animale). Cette attitude obéit à quelques principes :

2.1. La (re)connaissance

La Bible présente l’Homme comme ayant été créé Imago Dei (à l’image de Dieu), selon Gn 1.26-27. Et l’attitude non-violente commence par la (re)connaissance de soi comme créature, donc comme être non indépendant qui serait sorti ex nihilo. Se (re)connaître comme Imago Dei, c’est se mettre et se maintenir sous la dépendance de et en relation avec Dieu Auteur de la vie, et à qui l’on doit des comptes.

La non-violence du point de vue biblique passe aussi par et implique la reconnaissance de l’autre comme Imago Dei. Quelle que soit la couleur de sa peau, son origine sociologique, son rang social, sa religion, etc. l’être humain en face de moi est en effet, non seulement un autre moi, mais également un moi autre. Il est un autre moi, parce que créé à l’image de Dieu comme moi. Il est mon semblable, mon prochain, mon vis-à-vis et celui dont le visage répond au mien. Il est également un moi autre, en ce sens qu’il est mon semblable, certes. Mais il est différent, distinct de moi. Il a le droit d’être, de penser, de sentir, d’agir différemment de moi en tant qu’il est singulier devant Dieu.

La non-violence du point de vue biblique (chrétien) implique que je reconnaisse à l’autre le droit d’être lui-même, en même temps semblable et différent de moi, que je lui reconnaisse le droit d’avoir de Dieu son expérience personnelle et particulière.

2.2. L’Amour

Reconnaître l’autre comme étant créé Imago Dei implique que je l’aime et le respecte comme tel. L’amour tient en effet une place de choix dans la stratégie non-violente du point de vue biblique.

L’Ecriture Sainte nous recommande en effet d’aimer notre prochain (notre semblable, c’est-à-dire l’autre Imago Dei) comme nous-mêmes (Mt 19.19 ; 22.39 ; Mc 12.31 ; Lc 10.27 ; etc.) Et Jésus-Christ notre Seigneur va plus loin, lorsqu’il nous conseille de faire pour les autres ce que nous souhaiterions qu’ils fassent pour nous (MT 7.12 ; Lc 6.31).

C’est dire que si, en tant qu’image de Dieu, je me reconnais digne d’amour et de respect, je dois respecter les autres tant dans leur intégrité physique et morale que spirituelle. Si je me reconnais digne d’affection et de douceur, l’autre en est également digne en tant qu’il est créé à l’image du même Dieu que moi.

De même que je m’estime digne d’écoute, l’autre en est également digne, et sa personne et sa parole doivent être respectées, même si ses opinions sont différentes des miennes, et me sont désagréables.

En effet, il ne s’agit pas seulement d’aimer ceux qui semblent aimables, mais d’aimer même les ennemis (Mt 5.43-44 ; Lc 6.27). Il s’agit ici d’une attitude active qui aboutit à une bienveillance traduite par des actes concrets.

2.3. La Patience et le Pardon

La violence vient parfois de l’impatience et du manque de pardon. Nous en trouvons une belle illustration en Mt 18.21ss. Dès ce verset (21), nous voyons transparaître dans la question un esprit mathématique chez Pierre : combien de fois, demande-t-il ? Ce qui trahit une certaine impatience. Il est peut-être disposé à pardonner, mais jusqu’à un certain seuil seulement, pas au-delà d’un certain nombre de fois.

Et la parabole qui suit dans ce texte montre justement, non seulement la nécessité de patienter, mais également celle de pardonner. Sans force de pardonner, sans patience de pardonner, la non-violence n’est pas possible, du point de vue biblique. Sans patience et sans pardon, l’Homme écoute et obéit à la bête, plutôt que de la dominer. Il laisse alors agir la force brute qui se dégage à travers sa colère. Or l’Ecriture dit que « la colère de l’homme n’accomplit pas la justice de Dieu » (Jq 1.20)

Le pardon en tant que principe de la non-violence du point de vue biblique s’adosse sur l’enseignement de Jésus-Christ qui nous apprend à prier que Dieu nous pardonne, car (Lc 11.4)/comme (Mt 6.12) nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensé. Et lui-même se positionne en tant que Modèle parfait du pardon, lorsque, du haut de sa croix, il prie disant « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font… » Lc 23.34.

Pour ne pas conclure,

Parler du point de vue biblique sur la non-violence nous a exigé comme devoir préliminaire, d’aborder la question de la violence. Cette dernière apparait comme une réalité qui fait partie permanente du quotidien de l’homme. Nous avons définit celle-ci comme étant tout acte de rupture de la relation avec Dieu, laquelle rupture se traduit par toute injustice sociale et toutes formes d’oppressions que trahissent un abus de pouvoir. La non-violence comme réponse à la violence doit, du point de vue biblique, intégrer constructivement les notions de connaissance et de reconnaissance de soi et de l’autre, l’amour actif et patient de l’autre en tant qu’il est créé Imago Dei, et la patience et le pardon.