A propos de ce blog

Nom du blog :
revmbamstephane
Description du blog :

Catégorie :
Blog Société
Date de création :
10.05.2012
Dernière mise à jour :
06.08.2015

RSS

Navigation

Accueil
Gérer mon blog
Créer un blog
Livre d'or revmbamstephane
Contactez-moi !
Faites passer mon Blog !

Articles les plus lus

· Le Point de Vue Biblique sur la Non-Violence
· De la Pastorale Post-Traumatique
· Pour une Pastorale Post-Traumatique des Réfugiés ...
· Le Phénomène de la Simonie dans le Ministère Pastoral
· SOS Lumière dans un monde enténébré

· Qui est le Père Noël ?
· Va avec cette force que tu as, car le Seigneur est avec toi.
· QUEL HERITAGE RECEVOIR/LAISSER (Exode 20.5b-6)
· La misère des uns est un fonds de commerce pour les autres
· Savoir élever les autres, pour pouvoir être élevé.
· La valeur d'un combat ne dépend pas du nombre de victimes
· La logique du nivellement par le bas
· Faire-part
· Besoin d'écoute

Voir plus 

Statistiques 14 articles


Thèmes

Cameroun force jeunesse Dieu confiance combat

Derniers commentaires

j'ai besoin de cet article
Par Anonyme, le 08.01.2020

intéressant!
Par Jacques, le 06.04.2014

RSS
Recherche
Recherchez aussi :


Va avec cette force que tu as, car le Seigneur est avec toi.

Va avec cette force que tu as, car le Seigneur est avec toi.

Publié le 26/02/2015 à 13:17 par revmbamstephane Tags : Cameroun force jeunesse Dieu confiance

Juges 6.1-17 

         Introduction

La célébration de cette 49è édition de la Fête Nationale de la Jeunesse se situe dans un contexte particulier. Depuis quelques mois en effet, le Cameroun a été violé dans son intime statut traditionnel de pays de paix, et de pays en paix, à cause des attaques sauvages et récurrentes d’un autre âge, perpétrées par des bandes armées. D’où le thème officiel retenu pour cette année à savoir : Jeunesse et préservation de la paix pour un Cameroun émergeant.

Dans un tel contexte où la paix et la sécurité sont sérieusement mises à mal, et où l’atmosphère est prégnante d’inquiétudes liées parfois aux questions existentielles ordinaires, vous imaginez aisément la délicatesse de la tâche qui est la mienne ce soir.

Je voudrais cependant dire ici ma reconnaissance au Conseil des Eglises Protestantes du Cameroun qui a placé en ma modeste personne une telle confiance, en me chargeant de  la responsabilité parler ce soir de la part de Dieu.

   Nous venons de lire ensemble un extrait de texte des Saintes Ecritures dont il nous faut tirer quelques enseignements et exhortations à adresser à la jeunesse, aux églises, aux forces de sécurité et de défense, voire à la Nation camerounaise toute entière, sans prétention.

La lecture du livre des Juges rappelle assez étrangement l’histoire du continent africain dans le contexte postcolonial.  Cette histoire est en effet marquée par des coups d’éclat perpétrés par des prétendus hommes forts d’ici ou d’ailleurs, qui installent et entretiennent le continent dans l’insécurité et l’instabilité. Et c’est dans ce contexte d’instabilité, d’insécurité interne et de menace externe qu’intervient un jeune homme appelé Gédéon.

Je vous encourage à lire l’entièreté de cette histoire qui couvre les chapitres 6 à 8 de ce livre des Juges. Mais pour ce soir, nous nous sommes intéressés aux 17 premiers versets du chapitre 6, et notre entretien s’articulera sur les trois points suivants :

Ø La situation du peuple

Ø L’intervention de Dieu en faveur de son peuple,

Ø La responsabilité du jeune Gédéon

Ces trois points sont ramassés dans l’exhortation suivante : Va avec cette force que tu as, car le Seigneur est avec toi.

 

I. La Situation/Contexte du peuple de Dieu

Le livre des Juges nous situe entre le XIIè et le XIè siècle av. JC. Israël est alors un peuple hétérogène dont l’unité dépend essentiellement des expériences communes, et de la dévotion à Dieu. Et les Juges (de l’hébreu Shôphetîm ou kritès) dont il est question dans le livre sont moins des juristes, des justiciers, ou des législateurs. Ce sont davantage des décideurs, des héros, voire des libérateurs…

Israël est en effet dans une situation difficile, qui nécessite une intervention divine, au-delà de la bravoure humaine. Le peuple, comme il en avait l’habitude, avait encore fait ce qui est mal aux yeux de Dieu, et Dieu les avait livrés entre les mains de Madian (pendant sept ans 6.1). La gravité de la situation d’Israël est sommairement décrite ici au v. 11: le texte dit qu’un jeune homme appelé Gédéon bat le blé dans un pressoir.

En temps ordinaires, le pressoir est un endroit aménagé pour l’extraction du vin ou de l’huile, tandis que le blé et les autres céréales sont battus sur une aire ouverte et exposée au vent, facilement visible de loin ; et presser l’huile ou le vin et battre le blé sont des travaux qui se font généralement dans une atmosphère de joie, la joie de la récolte.

Mais ici, à cause de la menace que représentent les razzias madianites, Gédéon est obligé d’improviser une aire de fortune, pour sauver probablement la seule pitance qui reste à sa famille.

Madian, la nébuleuse terroriste d’alors, est un peuple de nomades qui écume sans pitié tout le nord de la Palestine et la Transjordanie. Les Madianites sont descendants d’Abraham par Qetoura, l’une des ses concubine répudiées. Ils semblent donc avoir quelques récriminations et des comptent personnels à régler à Israël. C’est pourquoi il est clairement dit dans le texte (vv 3-5) que Madian venait dans le pays pour le ravager, telle une invasion de sauterelles impitoyables qui détruisent tout sur leur passage. D’où l’empressement avec lequel Gédéon bat son blé le cœur serré, dans la crainte d’être découvert et surpris.

Il apparait que dans notre vie personnelle, dans le cercle familial, dans la vie de l’Eglise ou de la Nation, des situations difficiles nous prennent parfois à contre-pied. Il peut alors en résulter que ces situations nous tétanisent et nous pétrifient, nous faisant sombrer dans le défaitisme et la résignation…

Etudiants, étudiantes, jeunes camerounais de tous les bords, FSD du Cameroun, ne désespère pas, ne te résigne pas. Va. Va avec cette force que tu as…

Mais il arrive aussi que les difficultés de la vie nous perdent dans un activisme maladif et maladroit. Nous échafaudons alors des plans qui ne sont pas toujours les meilleurs, cédant parfois aux vendeurs d’illusions. Et Dieu sait s’il en existe. Les milieux scolaires et universitaires sont d’ailleurs des terrains de prédilection pour ces recruteurs qui font de la misère des autres leur fond de commerce.

La démarche de Gédéon ici traduit la quête permanente de solutions humaines qui, hélas, ne peuvent souvent être que partielles et dérisoires, entendu que notre focalisation sur les circonstances nous rend parfois incapables de voir l’intervention de Dieu et de coopérer avec Lui en conséquence. Tant que Dieu n’est pas entré en scène et en première ligne de nos plans, même les plus savants peuvent rester fragiles. Les fins stratèges et les tacticiens les plus rusés s’avèrent inefficaces sans la grâce de Dieu.

 

II.        L’Intervention de Dieu

C’est pendant que Gédéon bat le blé dans son aire de fortune que l’ange du Seigneur lui apparaît (v.12), et s’adresse à lui en des termes quelque peu étranges : « Le Seigneur est avec toi, vaillant héro », lui dit l’ange. Paroles graves dans un contexte comme celui de Gédéon, si elles venaient à tomber dans les oreilles des Madianites. Paroles difficilement acceptables pour Gédéon, au regard des circonstances actuellement visibles. Et la réponse de ce jeune homme à l’ange va dans ce sens.  Pour lui en effet et contrairement à ce que semble dire l’ange, le Seigneur n’est plus avec eux, et il en veut pour preuve, les malheurs qui leur arrivent. En d’autres termes, si le Seigneur était encore avec eux, rien de fâcheux ne leur serait arrivé, et surtout pas l’oppression madianite. Le Seigneur les aurait délaissés, affirme-t-il (v.13).

Dans cette tentative d’explication par Gédéon du malheur qui leur arrive, nous voyons quelques racines de l’évangile de la prospérité. Cette hérésie des temps modernes qui prétend que celui qui est avec Dieu ne peut pas connaître le malheur… Selon les tenants de cette doctrine, un chrétien ne peut être malade ; il ne peut échouer aux examens, bref, il ne peut avoir de problème, parce que disent-ils, « la souffrance ne fait pas partie du plan de Dieu »…

Le Seigneur, Dieu de l’évangile ne nous a pas promis une vie sans problèmes ici sur cette terre. Au contraire, il nous dit que les problèmes et les difficultés, nous en aurons beaucoup, parfois pour la simple raison que nous sommes à lui. Et pour avoir été étudiants dans cette UYI, je sais que quelques uns parmi vous peuvent avoir certaines difficultés pour le simple fait qu’ils veulent vivre honnêtement leur foi chrétienne, parce qu’ils refusent d’appartenir à X ou Y cercles, dans la logique du parrainage en vogue. A chacun d’eux, je dis encore : Va avec cette force que tu as, car le Seigneur est avec toi.

Dans toutes nos difficultés en effet, le Seigneur est avec nous. Il a été avec le peuple d’Israël dans le passé, comme le témoigne les versets 8-10. C’est Lui qui les a fait sortir du pays de l’esclavage, et qui les a établis dans ce pays où ils sont actuellement.

Le Seigneur Dieu a certainement les regards portés sur ce pays le Cameroun, et sur chacun de nous. Il a été avec nous depuis toujours, même lorsque nous avons décidé de modifier le préambule de notre Loi Fondamentale pour supprimer la mention qui plaçait le Cameroun sous la protection de Dieu.

Etudiants et étudiants, le Seigneur a été avec vous pendant votre cursus scolaire et vous a permis de franchir le seuil de la porte de la prestigieuse institution où nul n’entre s’il n’est géomètre. Il va certainement vous accompagner dans la suite de votre cursus académique et professionnel. Mais il engage la responsabilité personnelle de chacun, et notre responsabilité collective.

 

III.     La Responsabilité du jeune Gédéon

Il convient bien de relever que l’ange du Seigneur s’adresse à Gédéon personnellement : « Le Seigneur est avec toi… », lui dit-il. Mais Gédéon continue à se cacher derrière un nous,qui lui permet de se dérober de sa responsabilité personnelle. Il n’ose pas s’assumer et assumer. Il a encore les yeux braqués sur les circonstances aveuglantes actuelles, tandis que Dieu parle déjà de la délivrance qui doit s’opérer. Son regard s’arrête sur l’ici et le maintenant du problème, alors que Dieu l’invite à voir au-delà. Gédéon s’apitoie sur son état et celui de son peuple, et énumère lui-même les bonnes raisons qui justifie qu’il soit impossible de faire quelque chose.

v Madian est là, encore, redoutable.

v Gédéon est originaire d’une petite famille de la tribu de Manassé.

v Dans sa propre famille, Gédéon est le plus jeune.

Il énumère ses faiblesses et ses limites et voit des blocages et des obstacles qui, du reste, ne sont pas des moindre. En cela, Gédéon a raison. En effet, Madian est encore là, redoutable. Et ni l’origine tribale, ni sa position dans la famille ne sont des atouts pour Gédéon, du point de vue humain. Son argumentation devant Dieu peut donc se comprendre. Et sa démarche (battre le blé en cachette dans un pressoir) trahit sa couardise. Comment l’ange peut-il donc l’appeler vaillant ? Et même vaillant héro ?  Gédéon ne le comprend pas. Et souvent, nous ne le comprenons pas mieux que lui.

Boko Haram est encore là, et il a attaqué ce matin encore, faisant de nombreuses victimes. Toutes les autres difficultés de la vie sont encore là…

Mais Dieu intervient dans nos situations les plus diverses, et souvent de la manière la plus inattendue, utilisant des choses parfois les plus viles, et les hommes les plus insignifiants aux yeux du monde pour réaliser des prouesses. En effets, Dieu ne cherche pas des grands hommes de dieu, comme semblent parfois l’annoncer certaines affiches publicitaires en ville. Dieu cherche de petites gens, hommes et femmes, qui croient au Grand Dieu… Et c’est cette foi petite comme un grain de sénevé mais placée en un Grand Dieu qui fait des exploits.

Le terme hébreu (ha-yil) traduit ici par héro peut aussi être rendu par force, ou par armée, et même par vertu et par probité. C’est dire que l’héroïsme et la bravoure doivent nécessairement s’accompagner de vertu et de probité, pour ne pas multiplier en Afrique et dans l’Eglise des hommes forts à la tête de faibles institutions.

C’est cette foi qui transforme nos faiblesses en forces, et le faible peut dire ‘Je suis fort…’ C’est cette foi qui nous fait dire « Quand je suis faible, c’est alors que je suis fort… » (2Cor 12.10b), non pas dans un esprit de d’auto-sommation psychologique et intellectuelle, mais dans une attitude de foi. C’est cette foi qui entend Dieu nous dire : «Cameroun, va avec la force que tu as… »

 

Conclusion

C’est l’assurance de la présence et le soutien de Dieu plutôt que ses propres forces, talents, ou compétences qui ont convaincu Gédéon. « Va avec la force que tu as… » Gédéon aurait certainement voulu que Dieu agisse d’une autre manière. Il aurait probablement accepté avec plus de promptitude que Dieu investisse quelqu’un d’autre de cette mission. Il attendait peut-être un autre moment qu’il estimait plus propice. Il s’imaginait peut-être une la sensation surnaturelle d’une force spectaculaire. Mais Dieu avait déjà choisi et son moment, et son moyen, et sa méthode. Va avec la force que tu as, lui dit l’ange du Seigneur. Cette force, Dieu la sait suffisante, parce qu’elle vient de Lui. Le moment est propice, parce que fixé par Lui-même… Va avec cette force que tu as…

 La responsabilité de Gédéon était un refus de toute résignation. Il était alors question pour lui comme c’est le cas pour vous et moi aujourd’hui, d’une disposition et d’une ouverture, d’un engagement au changement mélioratif de la situation. Il s’agissait, et il s’agit de dépasser l’être massif des choses pour entrer dans la négation de la négativité. Il s’agissait et il s’agit, de refuser de coopérer avec le mal. Il s’agit, comme le disait le riche laboureur à ses enfants, de se garder de vendre l’héritage que nous ont laissé nos parents, et comme le dit un vers de notre hymne national, « Le jardin que nos aïeux ont cultivé… »  Va avec la force que tu as… 

Il s’agit d’une foi qui est réponse active à l’évangile de Jésus-Christ. Il s’agit d’une invitation à la confiance et à l’obéissance, point de départ de tout changement dans le sens du plan de Dieu. De tout temps en effet, la bataille pour Dieu a toujours tourné autour de la question de la crainte de Dieu d’une part, et la peur de l’homme de l’autre. Et la primauté de l’une sur l’autre reste une question de vie ou de mort.

Le temps de Dieu, c’est maintenant. Le lieu de Dieu, c’est ici. Et les collaborateurs que Dieu se choisit pour être ses vaillants héros et ses bâtisseurs et ses défenseurs de la paix, c’est vous et moi. Et à chacun de nous, Dieu dit : Va avec la force que tu as, car je suis avec toi…

Amen